David Rousset, résistant et déporté, fait scandale en 1949 en osant, le premier en France sur la scène publique, comparer camps allemands et soviétiques, Lager et Goulag.
Le 12 novembre 1949, l’écrivain et ancien déporté David Rousset lance un appel à tous les rescapés des camps nazis et à leurs organisations afin de constituer une commission d’enquête sur le régime des camps de travail en Union soviétique, ouvrant ainsi, le premier en France avec un tel éclat public, la question sacrilège de l’existence d’un système concentrationnaire soviétique analogue à celui du IIIe Reich. S’ensuivit un procès retentissant contre l’hebdomadaire communiste Les Lettres françaises, qui s’était répandu en injures en accusant Rousset de faux et usage de faux.
Ce livre en restitue les débats et polémiques d’une violence inouïe (auxquels prirent part notamment Jean-Paul Sartre, Robert Antelme et Jean Cayrol), de même qu’il rassemble lettres, discours, articles et essais, devenus introuvables ou inédits, qui accompagnèrent la publication après-guerre des deux livres majeurs de David Rousset, L’Univers concentrationnaire et Les jours de notre mort. Redevable du surplus de vie que le camp lui avait accordé, c’est dans la hantise de ses frères esclaves qui agonisaient « à l’horizon désert de la planète » qu’il posa les premiers jalons d’une histoire comparée du Lager et du Goulag qui, curieusement, reste aujourd’hui encore à écrire.
Édition établie et présentée par Grégory Cingal
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