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« La victime [est] la grande oubliée du procès pénal. Quiconque assiste à un procès d'assises pour viol s'en rend rapidement compte. »
Malgré la sévérité des textes et l’unanime réprobation sociétale, très peu d’affaires de viol sont portées devant l’institution judiciaire, la plupart sont classées, certaines sont requalifiées en simples agressions sexuelles et les rares condamnations semblent plus satisfaire l’opinion publique que les victimes elles-mêmes.
Véronique Le Goaziou montre toutes les contradictions qu’il peut y avoir à défendre une cause collective et politique devant une instance qui ne traite que des affaires individuelles. Elle revient en détail sur ce qui motive les décisions des magistrats aux prises avec les délicates questions touchant à la violence, au désir et à la sexualité, et décrit le parcours des victimes tout au long d’un processus judiciaire parfois vécu comme un second viol.
Face au traitement strictement pénal des violences sexuelles, qui privilégie la recherche de la faute et la sanction du coupable, ne serait-il pas temps d’écouter les victimes ? De leur demander ce qu’elles attendent de la justice comme de la société ? De trouver d’autres voies pour leur permettre de se reconstruire ?
Véronique Le Goaziou est sociologue et romancière. Elle est chercheuse associée au Laboratoire méditerranéen de sociologie (LAMES-CNRS).
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