Aucune filiation historique ne rattache la franc-maçonnerie spéculative aux antiques mystères de l'Égypte pharaonique. Mais l'égyptosophie des maçons "égyptiens" du siècle des Lumières, comme de leurs successeurs jusqu'aujourd'hui, surpasse et sublime parfois, en assumant leur contradiction, l'égyptologie et l'égyptomanie. En l'absence de lien historique, l'esprit souffle où il veut, qui n'en valide peut-être pas moins le désir de rattachement des sectateurs des rites maçonniques "égyptiens". Aux rites variés de la franc-maçonnerie égyptienne de la seconde moitié du XVIIIè siècle, chétifs pour la plupart à l'exception de celui de Cagliostro, succédèrent le rite de Misraïm (1813) et le rite de Memphis (1839). Ceux-ci, après s'être longtemps concurrencés, finirent par s'associer à la fin du XIXè siècle, pour engendrer le rite de Memphis-Misraïm. L'histoire, complexe et mouvementée, de la franc-maçonnerie égyptienne de Memphis-Misraïm en a fait, depuis plus d'un siècle, le plus turbulent, mais aussi le plus séduisant des rites maçonniques occultistes, souvent lié à d'autres écoles initiatiques, à commencer par l'Ordre martiniste. S'y illustrèrent notamment en France : Gérard Encausse (Papus), Charles Détré (Téder), Jean Bricaud, Constant Chevillon, Georges Lagrèze, Robert Ambelain, etc. Quinze ans après la première édition de cet ouvrage, épuisée et recherchée depuis longtemps, Serge Caillet s'emploie à retracer dans cette seconde édition, considérablement augmentée, l'histoire du rite de Memphis-Misraïm, à partir de nombreux fonds d'archives inédites.
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