La réflexion de Ricœur sur la justice peut paraître circonstancielle et périphérique. Cet essai démontre que cette question appartient en propre au développement de la philosophie de Ricœur, telle qu'elle se veut une ontologie de " l'homme capable " de soutenir l'affirmation véhémente de la priorité de l'être sur le néant et du bien sur le mal. Ricœur permet à la justice de se soustraire de l'alternative stérile entre le téléologique et le déontologique pour situer sa spécificité dans " le jugement en situation ". dans le domaine judiciaire, un tel jugement peut revendiquer la même structure que la " véhémence ontologique ", puisqu'il consiste à traduire dans une situation concrète l'idée du bien lié à l'idéal de la justice, en se servant des normes, à l'instar d'une " sagesse pratique ". ce livre cherche à tracer la voie de l'accomplissement de la justice. L'acte judiciaire garde encore quelque venin de violence en raison de la peine qu'il est en droit d'infliger, de sorte qu'il se montre incapable d'assurer parfaitement son idéal de paix sociale. Afin de surmonter cette violence, il lui faut intégrer la notion d'amour comme " horizon " de son accomplissement et, ainsi, se laisser toucher par la " grâce " de l'esprit du pardon. Ce faisant, la justice s'insère dans la perspective de l'espérance.
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