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Comprendre la place du religieux dans la cité suppose de savoir distinguer le sacré, le divin et le religieux : « Le religieux, écrit Meschonnic, n’est pas le divin. Le religieux – ou la religion – est la socialisation, l’institutionnalisation, l’appropriation, la captation, la gestion du divin. Le gestionnaire du divin. Le culte. Le cultuel et le culturel du divin. Mais le gestionnaire du divin s’identifie au divin, à force de se l’approprier, et de le gérer. Et comme sa gestion est sociale, elle est politique. Le religieux est le théologico-politique. »
Si le but de la présente collection, La faute à Voltaire, c’est de faire entendre à nouveau une parole libre et forte qui puisse nourrir la réflexion du citoyen sur les grands problèmes actuels de la cité, ce premier livre de la collection, Le sacré, le divin, le religieux, d’Henri Meschonnic, en offre un bon exemple. En un texte et un entretien brillants et allègres, Henri Meschonnic rend simples et limpides des distinctions que l’humanité d’aujourd’hui ne sait malheureusement plus faire.
« L’humanité, écrit Meschonnic, est malade du théologico-politique. Elle est malade de confondre le sacré, ce temps du conte, du temps que les bêtes parlaient, avec le divin, qui est la création de la vie, la sainteté étant ce qui touche au divin. Elle est encore plus malade de confondre le divin avec le religieux, qui n’est que la confiscation du divin par ceux qui s’en proclament les porte-parole et les propriétaires. Et c’est le religieux qui est le théologico-politique. »
Le malheur des temps s’alimente toujours de confusions et de contresens. L’honneur de Voltaire, de Spinoza, et de leurs successeurs peut et doit être de les dissiper par la rigueur et la clarté d’une pensée ouverte à tous.
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