Stuart KAUFFMAN - Réinventer le sacré

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Auteur(s) : Stuart KAUFFMAN - Titre : Réinventer le sacré - 432 pages - Broché - A voir plus bas, la description du livre, les infos détaillées et les commentaires des lecteurs, sous réserve de disponibilité.
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Stuart Kauffman tente de définir, dans ce livre provocateur, un terrain d'entente entre la religion et la science, en redéfinissant Dieu, non pas comme un Créateur surnaturel, mais comme la créativité naturelle et incessante existant dans l'univers. Pour renforcer l'idée de cette nature sans cesse créative et imprévisible, Kauffman tire des exemples de la biosphère, de la neurobiologie et de l'économie. De même, lors de discussions détaillées, Kauffman soulève d'importantes questions quant à la possibilité d'auto-organisation des systèmes naturels. A première vue, ses hypothèses pourraient plutôt justifier l'athéisme, puisqu'elles rendent inutile l'hypothèse d'un créateur capable de justifier la haute improbabilité du vivant. En revanche, selon l'auteur, les théories de l'auto-organisation réhabilitent une certaine idée de Dieu, un concept à son avis encore fécond pour représenter l'extraordinaire créativité de l'univers lui-même.

La genèse de ce livre ainsi que son titre même découlent de ce qui fut, pour moi, une petite conférence assez étonnante, et à même de transformer une vie, qui fut organisée en 1992, à Nambé, ville se trouvant juste au Nord de Santa Fe, au Nouveau-Mexique. La Fondation Gihon, dirigée par Michael Nesmith, s'était fixé pour tâche d'organiser de petites réunions semestrielles rassemblant trois à cinq «penseurs» dans le but de leur demander quelle était, pour eux, la question la plus importante concernant l'avenir de l'humanité. On peut, bien entendu, trouver assez amusante la présomption que seules trois à cinq personnes puissent exprimer quelque chose de vraiment utile à cet égard. Nous nous sommes réunis pendant deux jours et demi dans le magnifique ranch de Nesmith. Nous étions quatre : il y avait Lee Cullum et Walter Shapiro, d'excellents journalistes. Il y avait également Scott Momaday, poète kiowa et homme absolument magique, qui s'était vu décerner le prix Pulitzer. Scott, qui faisait peut-être 2 m de haut et environ 122 kg, nous fixa du regard et nous dit, d'une voix basse : «La tâche la plus importante à laquelle l'humanité est aujourd'hui confrontée est celle de réinventer le sacré.» Cela m'a stupéfait. En tant que quatrième participant, médecin et scientifique de formation - ayant, pourtant, également suivi des cours de philosophie -, le fait d'employer le mot «sacré» dépassait a priori totalement mes capacités d'entendement. Le sujet était absolument extérieur à la vision que je défendais à chaque fois que j'en avais l'occasion. Pourtant, je fus instantanément convaincu que Scott avait raison. À l'image de la drôle de façon dont nos vies s'entremêlent parfois de manière indicible, ce livre découle finalement entièrement de cette réunion. La fondation nous avait demandé d'écrire une déclaration de principe à quatre mains exposant notre vision du problème le plus important auquel l'humanité nous semblait confrontée. Nous avons écrit, dans les grandes lignes, qu'une civilisation mondiale était en train d'émerger; que nous nous engagions actuellement dans son âge «héroïque», moment auquel une nouvelle structure transnationale mythique peut être créée afin de soutenir et guider cette civilisation globale ; que nous pouvions nous attendre tant à de la peur, de la part des populations, qu'à un repli intégriste face à l'inévitable contestation des civilisations plus anciennes; et que réinventer le sacré permettrait, en partie, d'apaiser les craintes suscitées par l'émergence d'une civilisation mondiale. Malgré l'invraisemblance de cette réunion, je pense toutefois que nous avions raison. Ce livre constitue ma propre contribution visant à honorer notre déclaration de principe. Peut-être puis-je ici prendre un moment pour remercier Michael Nesmith, la Fondation Gihon, Lee, Walter et Scott.

Stuart Kauffman a une manière si naturelle, simple, tout en étant parfaitement crédible, de décrire l'univers sous une facette le rendant spontanément complexe, évolutif et créatif qu'elle en dévient étonnante. Plonger dans ses pages revient à découvrir concomitamment les intarissables ressources de la Terre et de son mode de fonctionnement intemporel et celles que l'on tend parfois à occulter chez l'être humain. L'action des uns a inévitablement des conséquences sur l'autre, et inversement ; parfois pour le pire, souvent, pour le meilleur. La formidable innovation permanente génératrice de complexité au fil de l'évolution reste néanmoins leur apanage commun. Celle-ci agit, tout au long du livre, mais aussi de notre vie, comme le fil directeur et le terrain d'entente potentiel permettant de réconcilier des systèmes à première vue incompatibles. Mon travail de traductrice a été stimulé et rehaussé par la créativité que le livre brasse et fait éclore en réponse à celle que Stuart Kauffman décrit comment étant celle de l'univers. Au-delà des domaines évoqués (biosphère, économie, neurobiologie, etc.) permettant à l'auteur d'étayer ses propos, ce livre est avant tout un concentré d'humanité intelligent encourageant son lecteur à tendre vers la préservation des espèces, de l'humanité, de son activité et de la Terre.

Dervy

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Broché
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