"Voltaire était persuadé que l’Angleterre était la patrie de la tolérance. Les quakers y étaient pourtant persécutés, les catholiques hors la loi, ne pouvant être ni médecins, ni professeurs, ni hommes de loi. Ne demandez pas aux Irlandais leur opinion sur la tolérance britannique, ni aux Polonais la leur sur la tolérance russe en plein XIXe siècle : ils eurent deux doigts coupés parce qu’ils faisaient avec l’index et le médius un signe de croix différent de celui des orthodoxes ! À Athènes, où sous le nom de Démocratie on opprimait une plèbe de pauvres, d’esclaves et de sans‑droits, on a toujours sévi contre les « mal-pensants ». Socrate en est le plus mémorable des exemples. Car la conscience des partis ou des gouvernements est moins nette que la table de Pythagore. Chacun est persuadé d’incarner les « vraies notions morales et sociales » et, par suite, possède un droit égal à les défendre contre son adversaire, bref, un droit à l’intolérance."
Une démonstration magistrale qui complète Voltaire, évoque la mise sous contrôle des citoyens avec près d’un siècle d’avance et nous dépeint avec humour toutes les intolérances et xénophobies que nous semblons tant aimer cultiver tout au long de l’histoire…
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